L'amplificateur MARKBASS MINI CMD 151P


Photo du MARKBASS

Cet amplificateur, réalisé en Italie, est un concentré de technologie d'une grande efficacité :

Avec de la pratique, je trouve cet ampli très versatile, capable de s'adapter à tous les styles (rock compris, bien sûr !!!) et ayant un rapport puissance / poids-encombrement inégalable. Il ne dénature pas le son de la basse qu'on lui raccorde et rend (trop ?) bien le jeu du bassiste. Le 15 pouces permet de conserver une grande pression sonore dans l'extrême grave tout en restant très clair et précis grâce aux caractéristiques uniques de ce HP et, notamment, de son aimant et de sa membrane. Les évents bass-reflex, situés à l'arrière, contribuent à la diminution de l'encombrement et à une bonne "projection" du son qui reste clair, précis et très bien défini. Malgré son prix élevé (conception et fabrication italiennes...), je considère que le rapport qualité/prix de cet ampli est supérieur à celui des Fender Bassman, Ampeg, Eden, Ashdown et autres Gallien Krueger, même si je reconnais que tous ces matériels ont de grandes qualités et surtout des spécificités indiscutables.


Ci-dessous quelques éléments techniques et pratiques concernant cet ampli :

Le potentiomètre VLE

Effet du VLE sur la courbe de réponse du MARKBASS

Le potentiomètre VLE (Vintage Loudspeaker Emulator) se comporte comme un passe bas réglable en fréquence. Il fonctionne un peu comme le potentiomètre de tonalité sur une basse passive : Il atténue une gamme plus ou moins large de hautes fréquences, puis de fréquences medium. Son effet augmente lorsqu'on tourne le potentiomètre dans le sens des aiguilles d'une montre. Attention ! C'est l'inverse du câblage habituel du potentiomètre de tonalité d'une basse !!!

Voir l'effet sur le graphique de la courbe de réponse : le sens de la flèche correspond à la rotation du potentiomètre dans le sens horaire.


Le potentiomètre VPF

Effet du VPF sur la courbe de réponse du MARKBASS

Le potentiomètre VPF (Variable Preshape Filter) augmente les basses et les aigus et diminue les médiums. Il est très efficace pour jouer en slap, par exemple sans, pour autant, trop accaparer le registre medium. Dans un groupe, ce registre est, en effet, convoité par tous et, de ce fait, souvent fort encombré... Il évite de manipuler 3 boutons. Son effet augmente lorsqu'on tourne le potentiomètre dans le sens des aiguilles d'une montre.

Voir l'effet sur le graphique de la courbe de réponse : le sens des flèches correspond à la rotation du potentiomètre dans le sens horaire.


Les réglages des potentiomètres "GAIN" et "MASTER"

Pour un réglage optimum, il est recommandé de procéder de la façon suivante :

  1. placer les réglages GAIN et MASTER à zéro,

  2. Régler le volume sur la basse au maximum,

  3. Jouer de l'instrument de la manière la plus forte possible tout en augmentant progressivement le GAIN jusqu'à ce que le voyant "clip" clignote (NB : aucun son ne sort de l'ampli) puis le baisser légèrement jusqu'à ce qu'il ne soit plus possible de l'allumer en jouant très fort => le potentiomètre GAIN est réglé et ne devra plus être retouché (sauf si changement d'instrument),

  4. Régler le niveau sonore désiré en agissant uniquement sur le bouton MASTER, durant la prestation. On peut aussi diminuer le niveau sur la basse, mais alors on modifie sensiblement le son rendu, surtout s'il s'agit d'un instrument passif (cela dit, ce peut être l'effet recherché !...).


Le switch PRE-EQ/POST-EQ et le réglage de volume LINE OUT

Quelle que soit la position du switch PRE-EQ/POST-EQ :

Par contre l'ensemble des réglages de tonalité ainsi que les 2 effets VLE et VPF (6 réglages) sont neutralisés, dans le signal envoyé à la console, lorsque le switch est dans la position PRE-EQ.

Personnellement, j'utilise la position POST-EQ (bouton enfoncé) dans les cas suivants :

J'utilise, par contre, la position PRE-EQ (bouton sorti) dans les cas suivants :


L'électronique de l'amplificateur

Electronique 1

La réalisation utilise la technologie des composants montés en surface (CMS) pour une fiabilité maximale et un encombrement minimal. Aujourd'hui, cette technologie a supplanté toutes les autres dans tous les domaines de l'électronique et de l'informatique. Dans le cas présent, l'implantation est très soignée avec même un alignement mécanique des composants CMS, facilitant leur repérage. Tous les composants susceptibles de vibrer sont immobilisés avec une pâte souple qui ne s'oppose pas à leur démontage, en cas de besoin. Les liaisons entre platines sont équipées de connecteurs et les fils sont attachés.

Le filtrage de l'alimentation est assuré, côté secteur, par 2 X 1000µF/200V et, côté ampli, par 2 X 2200µF/100V, sachant que la partie puissance est alimentée en +/- 80V. La commande des transistors de l'alimentation à découpage est prise en charge par un IR21531D. Le choix entre une tension secteur de 220V ou de 100V est effectué par le déplacement d'un cavalier enfichable.


Electronique 5

La partie préamplification/correction est purement analogique et met en oeuvre des TL074C (AOP faible bruit, entrées JFET). Pour éviter tout souffle ou ronflement, le filtrage de l'alimentation symétrique de cette section est analogique.

Un timer NE556 introduit un délai entre la mise en marche de l'ampli et la connexion (par relais) du HP afin de supprimer le "cloc" à la mise en route et à l'arrêt de l'amplificateur. A noter que, par sécurité, la présence d'un signal fort sur la sortie interdit la connexion du HP au moment de la mise en marche.


Electronique 4

L'amplificateur classe "D" de la partie puissance est piloté par un SI8244BB. Ce composant supporte une tension symétrique maximale de +/- 750V, alors que la tension utilisée ici n'est que de +/- 80V.

Les versions plus anciennes des MARKBASS étaient équipées d'amplificateurs de puissance de classe A/B (analogiques) jusqu'à 500 W et d'amplificateurs de classe D pour les puissances supérieures. Aujourd'hui, les amplificateurs de 500 W sont aussi en classe D.


Electronique 3

Le boîtier contenant l'électronique - aspects pratiques

Bien que cette électronique soit prévue pour équiper un combo, il est possible (et même très facile !) de séparer l'amplificateur du baffle pour utiliser l'un ou l'autre séparément : 4 vis sont à déposer et le bloc se glisse vers le haut, comme un tiroir. On obtient alors un boîtier de 2,2 kg seulement, parfaitement autonome et fonctionnel. L'entrée de l'air frais de refroidissement est assurée par la grille sur le côté gauche et l'évacuation par le ventilateur en face arrière. Il n'y a pas d'autre perçage dans le coffret. Il sera impératif, cependant, de recouvrir la partie supérieure de ce boîtier par une plaque métallique pleine (non ajourée) de 19 cm X 20,8 cm, ceci pour 4 raisons :

A noter que si cette plaque est parfaitement ajustée et pas trop épaisse (0,8 mm à 1 mm avec des vis à tête fraisée), elle pourra rester en place car elle ne s'opposera pas à la ré-introduction de l'électronique dans le combo.

Il est possible aussi de fixer (de préférence par collage) 4 patins caoutchouc sous le boîtier (mais alors sa ré-introduction dans le combo est impossible). Personnellement, j'opterai plutôt pour un tapis caoutchouc antidérapant et épais, juste disposé sous le boîtier (il n'y a pas de grille d'aération sous le coffret).


Le tweeter piézo-électrique

Comme tous les tweeters piézo-électriques, ce haut parleur est surtout efficace dans la plus haute partie du spectre : l'extrême aigu. C'est un composant peu coûteux et d'une mise en oeuvre très simple : il peut être monté sans filtre, juste avec une résistance en série pour ajuster le niveau par rapport au HP principal. Cependant MARKBASS le monte derrière un filtre L-C qui ne lui transmet que les fréquences qu'il peut restituer. Il a été dit que ce tweeter donnait un souffle aigu... et qu'il était bon de le remplacer par un tweeter à compression... Mon avis est qu'un HP est incapable de générer un son par lui même. Il ne fait que reproduire le son correspondant au signal électrique qui lui est appliqué. La bande passante extrêmement haute de ce tweeter fait qu'il ne masque pas le souffle résiduel généré par l'électronique de l'ampli. Souffle qui est, malgré tout, très faible car les amplificateurs opérationnels qui équipent l'électronique de ce MARKBASS sont des composants à très faible bruit.


Le haut parleur de grave-médium

Haut-parleur 12LVY 1-8 de MARKBASS - Série Yellow Line

Ce haut-parleur appartient à la série Yellow Line de MARKBASS. Ils sont équipés d'aimants alnico. C'est le modèle 15LVY 1-8 (15 pouces ; 8 \( \Omega \) ; 400 W). Il est connecté en direct sur l'amplificateur (sans filtre).

C'est le même que celui-ci (12LVY 1-8), mais en version 15 pouces :


La pression acoustique délivrée par le combo (1)

Lorsque le combo est utilisé sans baffle auxiliaire, le rendement de l'enceinte étant de 100 dB SPL pour 1 W électrique fourni à 1m de distance, le niveau acoustique maximal disponible pour 300 W, sera de 124,8 dB SPL à 1 m.

L'ajout d'une enceinte complémentaire, de même impédance et de même rendement, portera la puissance électrique à 500 W (maximum de la tête) et le niveau acoustique maximal à 127 dB SPL à 1 m.

A titre de comparaison, un caisson de basse actif de qualité fournira un niveau sonore maximal de 130 à 135 dB SPL environ à 1 m, mais avec une bande passante typique en "cloche" qui peut descendre à 30 Hz environ.


Comparaison des réponses dans l'extrême grave (2)

Comparaison entre le MINI CMD 151P (HP 15" - réponse jusqu'à 40 Hz) et le MINI CMD 121P (HP 12"- réponse jusqu'à 45 Hz) :

Le passage de la fréquence de coupure de 45 Hz à 40 Hz permet de gagner un peu plus d'un ton dans la bande passante du combo.


Le switch GND LIFT

Ce switch permet de relier (fermé/sorti) ou non (ouvert/enfoncé) à la masse du MARKBASS, le blindage du câble reliant la sortie symétrique LINE OUT à l'entrée symétrique ligne de la table de mixage (voir le synoptique infra).

En ouvrant ce switch, on interrompt une éventuelle "boucle de terre" qui peut amener de la ronflette. Cependant, il est nécessaire que le blindage soit mis à la terre d'un côté (MARKBASS) ou de l'autre (console) sinon son potentiel n'est plus défini et il ne joue plus son rôle d'écran contre les perturbations (au contraire, il les transmet !!!).

Je recommande de conserver ce switch fermé (bouton sorti) et de ne l'ouvrir (bouton enfoncé) que si on constate une diminution du ronflement dans cette dernière position.

Contrairement à ce que j'ai pu lire parfois, la position de ce switch n'a, bien évidemment (et fort heureusement !), aucune incidence sur la liaison électrique entre la broche TERRE de la prise secteur (le trou sur la fiche mâle) et le châssis métallique du MARKBASS. Sur le plan électrique, le MARKBASS étant un équipement de "classe 1" ("simple isolation" par opposition à la classe 2 "double isolation") , la protection de l'utilisateur reste assurée, quelle que soit la position de ce switch, car la terre est toujours reliée au châssis. C'est une exigence vitale pour la sécurité, et, qui plus est, réglementaire. A ce sujet, voir mes pages sur la sécurité des bassistes et des guitaristes amplifiés.


Bassman prise secteur

ATTENTION !!! à ne pas confondre ce switch avec le "GROUND SWITCH" que l'on trouvait autrefois sur certains amplis de conception très ancienne, comme les premières versions du Fender Bassman. Ce GROUND SWITCH, parfois noté "GROUND" ou "POLARITY", permettait de connecter l'un ou l'autre des fils du secteur au châssis de l'ampli à travers un condensateur (entre 4,7nF et 47nF/600V). L'idée était alors de trouver la position qui donnait le ronflement minimum (et, accessoirement, le minimum de "picotements" dans les doigts du guitariste !...) : celle qui reliait le châssis au fil "neutre" et non au fil "phase". C'était avant la norme imposant la présence du "conducteur de protection" appelé aussi "terre". Ces amplis avaient une fiche secteur à 2 contacts et non à 3. Ce switch était parfois nommé "POLARITY" (ex. dans les AMPEG SVT) et, quelquefois, un 2ème condensateur était ajouté, en série avec le 1er... (pour donner une "seconde chance" de s'en sortir au musicien, en cas de claquage du 1er !...).

Inutile de vous dire que la vie du musicien dépendait de l'état de ce condensateur : si celui-ci venait à lâcher, le musicien était mort. Et c'est réellement arrivé un certain nombre de fois ! Ce n'est pas pour rien que les spécialistes de cette époque avaient appelé ce condensateur le "death cap" !!!. Si vous possédez de tels matériels (avec fiche secteur à 2 broches), profitez du fait que vous êtes encore vivant pour remplacer le câble secteur et la prise d'origine par des modèles à 3 conducteurs et connectez le conducteur de "terre" (fil chiné "jaune-vert" relié au trou de la fiche secteur mâle) au châssis de votre ampli. Si possible, retirez aussi le condensateur relié au switch.

Si pour une raison quelconque, vous ne pouvez/voulez pas toucher à l'ampli lui-même et à son câble (c'est un collector !... on me l'a prêté !...), mais que vous voulez quand même éviter de vous électrocuter, il existe une autre solution, tout aussi efficace : intercaler entre la prise secteur EDF et l'ampli un "transformateur d'isolement de sécurité". C'est un composant pas très encombrant mais pesant et surtout fort onéreux ! Il faudra le choisir en fonction de la puissance consommée par l'ampli en prenant une marge de sécurité. Si votre ampli était, à l'origine, destiné au seul marché des USA, du Canada, ou du japon, il est probable qu'il ne soit adapté qu'au secteur 120 ou 100 volts. Dans ce cas, au lieu du classique "autotransformateur 220/110V" (de toutes façons nécessaire chez nous et qui n'apporte absolument aucune sécurité), optez pour un "transformateur d'isolement de sécurité" présentant la bonne tension en sortie. Il sera (un peu) plus lourd et (notablement) plus cher, mais vous jouerez plus détendu, sans craindre qu'il ne s'agisse de votre dernière prestation ! Accessoirement, le transformateur d'isolement permettra de supprimer radicalement tout problème de ronflette dû à une "boucle de terre" passant par le conducteur de protection du secteur.

Ampeg prise secteur

Si votre ancien ampli ne possède PAS ce switch, ça ne veut pas dire qu'il n'est pas dangereux, dans la mesure où il est équipé d'une fiche secteur à 2 broches. En effet, certains amplis (ex. certains Fender Deluxe, certains Ampeg...) avaient une liaison fixe (via le fameux condensateur, le "death cap") entre l'un des fils secteur et le châssis. Pour trouver la "bonne position...", il fallait alors débrancher la prise secteur et la rebrancher en permutant ses broches. Les "anciens" (dont je fais partie !...) ont tous connu ces essais fébriles de permutation des prises électriques de leurs amplis pour essayer d'éliminer une ronflette tenace, juste avant une prestation ! Le "GROUND SWITCH" faisait rigoureusement la même chose, de manière plus rapide et pratique. Dans tous les cas : voir les § supra !

A l'époque, on vivait dangereusement : il n'y avait pas d'ABS ni d'air-bag et les premières ceintures commençaient juste à être installées sur les places avant. Le grand luxe : les ceintures à enrouleur !


Le synoptique de l'ampli MARKBASS MINI CMD 151P

Synoptique du MARKBASS MINI CMD 151P


Détails des calculs de la page


(1) Pression acoustique

Données du constructeur :

* Pression acoustique de référence : 100 dB SPL pour 1W à 1 m
* Puissance électrique du combo sur le HP interne de 8 \(\Omega \) : 300 W RMS
* Puissance électrique du combo avec HP additionnel externe 8 \(\Omega \) (soit sur 4 \(\Omega \) ) : 500 W RMS

Calculs :

$$ Pacous_{(dB SPL)} = 10.\log \frac{Ps_{(W)} }{Préf_{(W)} } + {\text{Pacous réf}_{(dB SPL)}} $$ Pression acoustique pour 300 W électriques : $$ Pacous_{(dB SPL)} = 10.\log \frac{300W}{1W} + {100 dB SPL} = 124,8 dB SPL $$ Pression acoustique pour 500 W électriques : $$ Pacous_{(dB SPL)} = 10.\log \frac{500W}{1W} + {100 dB SPL} = 127 dB SPL $$ Le dB SPL (Sound Pressure Level) est une unité souvent employée pour quantifier la grandeur correspondant à l'intensité sonore. La référence (0 dB SPL) correspond à une pression de \( 20 µPa \) et à une intensité acoustique de \( 1 pW/m^2 \) . Le son correpondant est un peu en dessous du seuil de perception moyen de l'oreille humaine.



(2) Réponses en fréquence dans l'extrême grave

Rapport des fréquences de coupure 45 Hz et 40 Hz :

$$ \frac{F_2}{F_1} = \frac{45}{40} = 1,125 $$ Rapport des fréquences de 2 notes espacées d'un 1 ton (gamme tempérée de 12 demi-tons) : $$ \frac{F_2}{F_1} = 2^{\frac{1}{6}} = 1,122 $$


Les informations contenues dans cette page proviennent pour partie de tests, photos et mesures effectués sur mon MarkBass MINI CMD 151P et pour partie des sites : markbass.it, talkbass.com, 4tubes.com.