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Comprendre la construction les accords


Avertissement

Le contenu de ces pages vise à expliquer, de manière simple, comment sont construits les accords (de guitare, par exemple). Ce n'est pas un cours de solfège ! il en existe une telle quantité !!!

C'est une approche non conventionnelle mais qui éclairera peut être les musiciens amateurs, notamment les guitaristes autodidactes, qui ont été rebutés, voire frustrés, par l'approche traditionnelle du solfège et de la théorie musicale, mais qui sont curieux et qui aimeraient quand même bien comprendre, et surtout retenir, ce que signifie C#13 ou Bb(sus4) !!!
Les informations données sont minimalistes, voire approximatives. Je me limite exclusivement à la gamme tempérée. Le but visé est de fournir le strict minimum nécessaire à la compréhension rapide des notions présentées. Je ne parlerai pas des intervalles sur-augmentés ou sous-diminués ou de la différence entre un comma pythagoricien et un comma zarlinien, ce dont le guitariste amateur n'a strictement rien à faire.

Construisons et comprenons nos premiers accords

La gamme et ses notes

Au début était la gamme composée des 7 notes que l'on nomme (en français, espagnol, italien) :
DO RÉ MI FA SOL LA SI

NB : En anglais ou allemand, ces mêmes notes sont nommées : C D E F G A B
Cette dernière notation est très répandue. Elle ne nécessite qu'un seul caractère par note et allège l'écriture.

Ce sont les notes que l'on jouait sur notre flûte, pendant les cours de musique, en 6ème.

Ce sont les sept appartements qui donnent sur le palier de mon immeuble.

On peut y adjoindre une autre gamme, plus aigüe, constituées des mêmes notes :
DO RÉ MI FA SOL LA SI DO RÉ MI FA SOL LA SI et ainsi de suite...

En fait, mon immeuble possède plusieurs étages, tous constitués de sept appartements identiques, placés les uns sous les autres.

On constate que deux notes de même nom sonnent presque pareil, l'une étant simplement plus aigüe (plus haute) ou plus grave (plus basse) que l'autre. C'est l'appartement de mon voisin du dessus ou du dessous.

Puis, avec ces notes, on a composé des mélodies, des chansons, qui sont des notes jouées ou chantées les unes après les autres.

Par exemple, avec notre flûte, on pouvait jouer : "Au clair de la lune" :

DO DO DO RÉ MI RÉ DO MI RÉ RÉ DO

... et cela nous émerveillait !!! (si, si, si, souvenez vous !)

Donc on ne jouait qu'une seule note à la fois, ce qui ne faisait pas très fourni et ne permettait pas de bien soutenir la chanson, de bien la guider, de bien la rythmer, bref... de bien l'accompagner !

Alors, pour accompagner, on a créé les accords.

Les premiers accords

Les accords, sont simplement les sons produits par plusieurs notes que l'on va jouer en même temps ou, tout au moins, dans un même mouvement..

Oui, mais quelles notes faut-il jouer en même temps pour construire des accords agréables à entendre ?

A vrai dire : je n'en sais rien ! Le mieux, c'est de faire des essais.

Dans un premier temps, on va faire au plus simple : on va jouer ensemble les notes qui se suivent dans la gamme que l'on connaît : DO RÉ MI FA SOL LA SI.
On va prendre trois notes pour nos premiers essais :

NB : Je mets des tirets entre les notes pour montrer qu'elles sont jouées simultanément pour former un accord.

On va essayer d'en prendre plus, on va jouer en même temps :

Et si on essayait de ne prendre qu'une note sur deux ? Comme ça... pour voir... ?

C'est parti :

On a trouvé la bonne piste pour construire des accords : jouer 3 notes simultanément, en prenant une note de la gamme sur deux !!!

Et hop, d'un coup, on a construit sept super accords qui sonnent du feu de Dieu ! Ces accords étant constitués de 3 notes, on les appelles des "triades".

L'opération que l'on vient de réaliser, qui consiste à construire un accord sur chacune des notes de la gamme, se nomme harmoniser la gamme.

Le "nom" des accords

Si on écoute chacun de ces accords, on constate que le son composé qu'ils produisent rappelle vraiment bien la première note de ces accords.

Par exemple, l'accord constitué des notes "DO-MI-SOL" rappelle bien la note DO jouée toute seule, mais en apportant de la consistance, de l'épaisseur, de la richesse à cette note unique. Idem pour les autres accords.
C'est la raison pour laquelle cette première note va donner son nom à l'accord. On l'appelle la note fondamentale de l'accord.

La "saveur" des accords

Si on écoute encore plus attentivement chacun de nos accords, on constate que, outre le fait qu'ils ne sont pas construits sur la même note fondamentale, les sons composés qu'ils produisent n'ont pas tous la même "saveur".

Peut-être le "DO-MI-SOL" est-il plus "sucré" que le "RÉ-FA-LA" ? Question de goût !!!

Une écoute attentive permet de classer l'ensemble de nos accords en trois "saveurs" -ou natures- différentes :

Première catégorie, bien sucrée et plutôt joyeuse :

Deuxième catégorie, moins sucrée, un peu mélancolique :

Troisième catégorie, un peu acide :

Mais pourquoi cette différence de "saveur", que l'on vient de découvrir à l'oreille, entre les différents accords ?

On les a tous pourtant construits rigoureusement de la même manière en prenant une note sur deux !!!

Les intervalles : TON et DEMI TON

Pour comprendre la raison de cette différence, que l'on a perçue auditivement, il nous faut revenir à la construction de la gamme que l'on a présentée au début : DO RÉ MI FA SOL LA SI DO (on ajoute le dernier DO par habitude, bien que ce soit la première note de la gamme du "dessus").

Si on a une guitare (ou un ukulélé...) sous la main, cela va nous aider.

Si on joue les notes de la gamme sur notre guitare : DO RÉ MI FA SOL LA SI DO, on constate que pour passer du DO au RÉ on saute deux cases, tandis que pour passer du MI au FA, on ne saute qu'une case ! Il y a un écart du simple au double entre MI => FA et entre DO => RÉ.

Les différentes notes de la gamme ne sont donc pas toutes espacées de la même façon !!!

Par exemple, entre la case du DO et la case du RÉ, comme on a un écart double, on peut jouer une note sur la case intermédiaire : X.

Si on représente la gamme avec les notes que l'on connaît et les notes intermédiaires, on obtient ceci (à vérifier sur notre guitare) :

DO   X   RÉ   X   MI   FA   X   SOL   X   LA   X   SI   DO

On a donc :

DO     X     RÉ    X     MI     FA    X    SOL    X     LA    X     SI     DO
 |           |           |      |           |           |           |      |
 |----TON----|----TON----|-1/2T-|----TON----|----TON----|----TON----|-1/2T-|

Les accords majeurs et les accords mineurs

Mais quand on a construit tous nos accords, plus haut, on a pris une note sur deux sans se préoccuper de tout ça (et on a bien fait !!!).

Si, maintenant, on représente l'accord de DO en précisant les intervalles entre ses trois notes, on obtient la structure suivante :

 DO              MI         SOL
 |               |           |
 |-----2 TONS----|--1,5 TON--|

Si on fait la même chose avec l'accord de RÉ, on obtient cette structure :

 RÉ          FA              LA
 |           |               |
 |--1,5 TON--|-----2 TONS----|

On constate que l'écart entre les notes extrêmes est toujours le même (3,5 TONS) mais la note du milieu est positionnée différemment :

Cette "note du milieu" a donc un rôle spécial car sa position détermine la "saveur" spécifique de l'accord.

Forts de cette constatation, on va essayer de reclasser nos sept accords en tenant compte de leur structure, c'est-à-dire des écarts entre les notes qui les constituent. On constate :

On constate -et ce n'est pas une surprise- que le classement "technique" que l'on vient de faire est rigoureusement identique au classement "auditif" que nous avions fait plus haut lorsqu'on s'intéressait à la "saveur" des accords que nous avons créés.

NB : L'accord de SI est inclassable car il a une structure encore différente :

SI             RÉ            FA
 |             |             |
 |---1,5 TON---|---1,5 TON---|

c'est le "vilain petit canard" !!! Nous y reviendrons, rassurez vous.


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