Sur la base des évaluations de risque publiées au plan international, tant sous l’égide de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) que de la Commission Internationale de Protection contre les Rayonnements Non Ionisants (ICNIRP), le Conseil de l’Union européenne a publié, le 12 juillet 1999, une recommandation (Réf. 1999/519/CE) (1) concernant la limitation de l’exposition du public à l’ensemble des champs électromagnétiques (de 0 Hz à 300 GHz).
Ces valeurs limites ont été transposées en droit français par le décret N° 2002-775 du 3 mai 2002 (1) qui fixe donc les valeurs limites d’exposition du public français aux champs électromagnétiques émis par les équipements utilisés dans les réseaux de télécommunication ou par les installations radioélectriques. Le respect de ces valeurs réglementaires est contrôlé par l’Agence Nationale des Fréquences (ANFR).
La majorité des pays membres de l’Union européenne suit la recommandation du Conseil de l’Union européenne 1999/519/CE du 12 juillet 1999 :
De manière générale, d’un point de vue électromagnétique, les tissus biologiques apparaissent comme des matériaux qui sont à la fois amagnétiques, conducteurs ioniques et diélectriques avec pertes.
La structure et la composition chimique des tissus biologiques sont très variées, ce qui se répercute sur leurs caractéristiques électriques. Le corps humain présente donc des propriétés électriques fortement hétérogènes, à la fois aux niveaux microscopique (structures cellulaires) et macroscopique (organes). On imagine bien que les OEM puissent traverser relativement facilement la peau et les tissus graisseux sous-jacents (les moins conducteurs : rôle prépondérant de "diélectriques avec pertes") pour concentrer le dépôt d'énergie dans des organes plus profonds, par exemple, des canaux lymphatiques, des vaisseaux sanguins ou des organes fortement vascularisés (rôle prépondérant de "conducteurs ioniques"). En effet, le sang est un tissus biologique qui possède une forte conductivité électrique, identique à celle de l'humeur vitrée de l'oeuil (0,7 à 1,6 S/m selon la fréquence) de même que la lymphe (0,5 à 1,1 S/m selon la fréquence). Le liquide cérébro-spinal, directement soumis à l'irradiation d'un téléphone portable pressé contre l'oreille, présente, quant à lui, une conductivité électrique encore plus forte due à sa concentration en sels minéraux (2 à 2,5 S/m selon la fréquence).
C'est un "indice" qui a été fabriquée "de toutes pièces" pour tenter de quantifier le stress thermique des tissus biologiques soumis au rayonnement d'OEM.
L'unité qui permet de quantifier le DAS est le "watt par kilogramme de tissus biologiques" (W/kg). Il est très important, cependant, de préciser la masse de tissus biologiques que l'on va prendre en compte pour apprécier le DAS. En effet, un rayonnement qui concentrerait une forte puissance sur une très faible quantité de tissus pourrait provoquer une brûlure grave alors même que le DAS de ce rayonnement, s'il était mesuré sur 1 kg de tissus, serait acceptable !
Pour apprécier et comparer les DAS, il y a donc 2 éléments à prendre en compte :
Pour une valeur de DAS donnée, plus la masse de tissus biologiques prise en compte est importante et plus le danger pour l'utilisateur est grand (et moins la contrainte est grande pour le constructeur).
Pour évaluer la valeur du DAS d'un téléphone, un mannequin est utilisé. Il a la forme d'une tête pour la mesure du DAS tête et d'un plan pour le DAS tronc. Il est pourvu de capteurs et rempli de liquide homogène simulant les tissus humains, en particulier vis-à-vis de l'échauffement.
Selon les texte officiels :
"Les valeurs limites d’exposition visent à prévenir les effets thermiques à court terme (échauffement des tissus). Les scientifiques définissent ainsi un effet critique, à savoir l’identification d’un niveau d’exposition à partir duquel il est possible d’observer le premier effet thermique ayant des conséquences sanitaires chez l’animal. Un facteur de sécurité de 50 est alors appliqué à partir de ce niveau afin d’obtenir une valeur limite d’exposition cinquante fois inférieure. Appliquer un facteur de sécurité permet de prendre en compte les incertitudes scientifiques pouvant exister (liées par exemple à la méthode d’extrapolation de l’animal à l’Homme)."
On voit immédiatement que ces bases n'ont aucun fondement scientifique sérieux et sont donc, pour l'essentiel, arbitraires. En effet, un esprit un tant soit peu critique pourrait, légitimement, se poser les questions suivantes :
Pourquoi ne prendre en compte que "l'effet thermique", "à court terme" qui plus est, (qui provoque donc rapidement des brûlures dans le corps de l'animal !) ? D'autres effets sont pourtant connus, qui ont un impact sur l'intégrité des tissus biologiques et, notamment, sur les molécules les plus grandes et les plus fragiles qui sont présentes dans ces tissus (par exemple, les macro-molécules d'ADN, présentes dans le noyau de toutes nos cellules et qui contiennent notre génome).
Pourquoi prendre un "coefficient de sécurité de 50" ? Il est peut être largement exagéré (si on ne s'intéresse qu'aux effets thermiques...) ou, au contraire, très insuffisant, si on prend aussi en compte l'impact du rayonnement sur la dégradation des molécules les plus fragiles de nos cellules.
(1) Ces textes sont directement consultables sur les sites officiels
Sources : http://www.radiofrequences.gouv.fr ; https://tel.archives-ouvertes.fr ; https://fr.wikipedia.org ; https://en.wikipedia.org